mercredi 23 juillet 2008
Révision de la Constitution (23 juillet 2008)
Corsica Nazione fait moins la difficile que les indépendantistes tahitiens et si CNI relève que la langue corse ne fait partie que du patrimoine de la nation corse, elle prend quand même ce qui est à prendre, à savoir une fenêtre ouverte vers la signature de la charte européenne des langues minoritaires. Position raisonnable et qui n'empêche nullement d'envisager d'aller plus loin en direction de la co-officialité. Et c'est là qu'est le vrai rendez-vous. Une langue "régionale" reconnue comme faisant partie du patrimoine de la France (selon le voeu de la représentation nationale), c'est donc que le patrimoine culturelle et linguistique de la France n'est pas unitaire, et qu'une co-officialié est désormais envisageable car comment ne pas reconnaître les parties du tout. C'est donc bien la conception unitaire de la République (illustrée dans le premier alinéa de l'article 2 de la constitution "le français est la langue de la République") qui est fortement nuancée. Dès lors qu'en est-il de la conception unitaire du Peuple français ? Si les langues régionales sont partie d'un tout, le patrimoine de la France (on ne parle plus de République, contrairement à l'article 2), celles-ci ne sont nullement une partie d'une autre langue, le français, cela va de soi. En conséquence, la notion même de "peuple français" comme notion unitaire fondant la non-discrimination entre les citoyens devient bancale. Faudra-t-il envisager de redéfinir le Peuple français comme le peuple de France, une sorte d'agrégat de peuples spécifiques parlant le français comme marqueur de l'appartenance à la République et une langue régionale au regard d'un patrimoine propre contribuant à un patrimoine plus vaste. La question de la langue est essentielle à cet égard : nous entrons bien dans une époque où la Nation vibrionne de ses composantes. Jusqu'où ?
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