Les poilus corses selon le quotidien unique (11 novembre 2008)

Le 90è anniversaire de l’armistice ne pouvait laisser indifférente la presse corse et Corse matin a consacré sa dernière page du numéro anniversaire à l’historiographie habituelle de la place des Corses dans le premier conflit mondial. Le titre entretient comme de bien entendu le pathos habituel : « la Cors en première ligne a payé un lourd tribut à la Grande Guerre », en laissant sous-entendre que la Corse était seule en première ligne véritable, et sans doute le tribut fut-il lourd, très lourd, trop lourd ? Le corps du texte est plus prudent, on sent que certains mythes grossiers sont évités. Il n’empêche, on ne peut revenir sur tout et l’on souligne l’attitude sévère du général commandant la 15èrégion militaire (mais la 15è région ne comprenait pas que la Corse…) et l’on glisse sur le peu d’enthousiasme (réel et commun au régions périphériques, les régions proches du front ont le plus fort taux de volontaire !) pour finalement convenir du phénomène de surévaluation des pertes. Bien sûr, on n’ira pas jusqu’à remettre en question la surmortalité corse au front (en se réfugiant derrière la notion de natifs de Corse qui n’est nullement pertinente) mais on reconnaît la nécessité de rester prudent et de ne pas relier automatiquement la déprise agricole à la Grande Guerre. Preuve que les journalistes de Corse matin ont certainement lu « Corse : la fin des mythes » d’autant que les éditions l’Harmattan leur a envoyé.