dimanche 1 mars 2009

Le procès Colonna en appel - suite (1er mars 2009)

L'épisode Vinolas a fait pschitt comme on pouvait s'y attendre. Résultat la défense brûle le parquet pour faire feu de tout bois ! Allons, j'avoue : je ne crois pas un instant à l'innocence de l'accusé : j'ai encore en tête les paroles terribles de Ferrandi, et je note que la protestation d'innocence dans la fameuse lettre ouverte de Colonna a attendu la rétractation de deux membres du commando, dix-huit mois après la fuite. En fait, si les maladresses de procédure ne sont pas niables, face aux éléments de culpabilité, les indices d'innocence, eux, sont inexistants et je tiens pour certain que la défense cherche l'incident à l'aune de sa lecture mythique de l'Histoire. Voilà la Cour d'Assise assimilée à la junte birmane ! l'Etat colonial n'est pas loin, et encore un effort et on évoquera un Colonna lancé dans le vide depuis un hélicoptère comme en Algérie ! . Bref, de la poudre aux yeux et toujours d'enfoncer les délires mythiques dans la tête des adolescents et des jeunes étudiants de Corte de la prochaine génération, alors même que personne en Corse ne croit vraiment à la thèse de l'innocence et que quelques uns espèrent l'impunité. Arrêtons-nous un instant. J'imagine que je me trompe, que Colonna est innocent. Dans ce cas l'explication qu'il donne de sa fuite est vraie : il n'a pas cru un instant avoir sa chance face à une justice aux ordres et il en allait de sa survie de s'échapper, quand on sait que, pourtant, la justice franco-birmane a donné sa chance à un Jean Castela et à un Vincent Andreuzzi (acquittés en février 2006). Cela signifie qu'il a pris peur sur le fondement d'un sentiment artificiel, celui qu'il partage avec toute une génération de militants dont on a fabriqué l'environnement historique et politique. Ce sentiment c'est celui d'une oppression coloniale et exterminatrice que des faussaires en idéologie ont enfoncé dans les crânes de quelques centaines de jeunes Corses depuis trente ans. Non, prions que Colonna soit coupable parce que s'il n'en était pas ainsi, plus que l'indépendance de la justice franco-birmane, plus que l'honnêteté des enquêteurs, ce serait bien la responsabilité de la génération des professeurs faussaires corses de l'après-Aléria qui est en cause et ce serait l'honneur de la Corse qui poserait question dès lors que ces fables continueraient leur ravage. Mais peu leur importe, ils auront instillé un nouveau mythe, celui de l'erreur judiciaire.

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